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15 janvier 2019 2 15 /01 /janvier /2019 11:58
Le prélèvement à la source sur les salaires à compter du 1er janvier 2019

Depuis le 1er janvier 2019, l'impôt sur le revenu est directement prélevé sur les salaires versés au salarié. Ce prélèvement est effectué mensuellement par l'employeur, qui collecte l'impôt et en reverse le montant immédiatement à l'administration fiscale. Le salarié qui payait déjà mensuellement ses impôts verra la situation évoluer.

L'objectif affiché par une telle réforme est dans le même temps d'éviter un décalage de paiement des impôts, et ainsi les difficultés de trésorerie rencontrées par les contribuables. Jusqu'à présent, l'impôt réglait les revenus déclarés sur l'année N-1, c'est-à-dire les revenus de l'année précédente (l'avis d'impôt 2018 vise les revenus perçus en 2017).

Désormais, il va s'agir de régler les impôts sur les revenus payés sur la même année. L'actualisation du taux se fera en septembre de l'année en cours pour s'actualiser au mois de septembre de l'année suivante.



Assiette mensuelle sur laquelle va s'imputer l'impôt sur le revenu

 

Le salaire sur lequel va être prélevé l'impôt sur le revenu est constitué du salaire net auquel s'ajoute la CSG et la CRDS.

 

Application du taux personnalisé au prélèvement mensuel

 

Le montant de l'impôt prélevé s'obtient en multipliant le montant du salaire par le taux de prélèvement personnalisé transmis par l'administration fiscale à l'employeur. Ce taux est celui qui figure sur l'avis d'impôt 2018 reçu par le salarié. 

 

Application du taux non personnalisé ou taux « neutre » 

 

Lors de la déclaration fiscale au printemps dernier, le contribuable a eu la possibilité d'opter pour un prélèvement sur la base d'un taux non personnalisé. En ce cas, c'est l'employeur qui applique le taux d'impôt selon le barême en matière d'impôt sur le revenu selon la base mensuelle, soit le salaire perçu par le salarié au moment du mois du prélèvement. Par exemple, si en janvier 2019, le salarié perçoit moins de 1367 €, l'employeur n'appliquera aucun taux et alors aucun prélèvement mensuel ne sera opéré.

L'intérêt majeur d'une application d'un taux non personnalisé pour le salarié est le cas où ce dernier perçoit des revenus importants en dehors de ses salaires (exemple : revenus fonciers), et veut garder confidentielle cette information à l'égard de son employeur pour négocier une augmentation de paie.

Si le montant de l'impôt versé est inférieur à ce que le salarié aurait du verser en cas d'application du taux personnalisé, ce dernier est alors tenu d'adresser dans le mois à l'administration fiscale le montant de la différence entre le montant payé par application du taux non personnalisé et le montant qu'il aurait du payer par application du taux personnalisé.

Si le montant de l'impôt versé est supérieur à ce qui aurait pu être versé en cas d'application d'un taux personnalisé, il est loisible au salarié de demander à tout moment une modification de taux à l'administration fiscale - via le site impots.gouv.fr - qui a alors trois mois pour traiter la demande.

 

Application d'un taux individualisé en cas de mariage ou de PACS

 

Afin de ne pas payer un taux de prélèvement qui concerne l'ensemble des ressources du foyer, le membre d'un couple marié ou le partenaire de PACS peut demander à ce que son taux soit individualisé afin qu'il soit prélevé à hauteur de ses revenus, et non à hauteur des revenus du couple. 

Les revenus communs du couple restent néanmoins soumis au taux commun calculé sur la base des revenus de l'ensemble du foyer fiscal.

 

 

 

 

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10 mars 2016 4 10 /03 /mars /2016 14:46
Surtaxer les CDD... et ne pas déplafonner les indemnités de rupture abusive

Suite à la demande générale de ne pas retenir le système de plafonnement des indemnités de licenciement, le gouvernement envoie un os aux jeunes et aux partenaires sociaux en proposant de surtaxer les contrats à durée déterminée (CDD).

En clair, à une demande de ne pas faciliter les licenciements abusifs, les ministres proposent en réponse de rajouter un frein... à l'embauche !

De la même manière que l'on ne voit pas comment faciliter les licenciements faciliterait les embauches, il est difficile d'arriver à croire que de rendre plus difficile le recours aux CDD en les surtaxant permettrait de faciliter les embauches.

Le mécanisme du CDD est un bon mécanisme, il est déjà encadré par la loi et la jurisprudence. C'est un contrat d'exception, qui convient tout à fait à une première embauche avec une égalité de traitement avec les CDI, une durée prévisible pour laisser à son bénéficiaire le temps de s'organiser et éventuellement chercher un autre emploi, des conditions de rupture plus strictes.


C'est un excellent dispositif pour se forger une expérience pour le jeune salarié, et éventuellement pour l'employeur d'avoir un salarié pour un temps donné.

En rendant plus difficile le recours à ce type de contrat, ce n'est pas l'embauche en CDI qui va être facilitée, mais l'embauche elle-même qui va être tout simplement rendue plus difficile.


Pendant ce temps-là, l'idée de base du projet de loi reste inchangée : désarmer le salarié, petit à petit, en privant d'effet sa capacité à agir en justice en cas de licenciement abusif ou sans cause réelle et sérieuse par les plafonds instaurés par le projet de loi.

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6 mars 2016 7 06 /03 /mars /2016 20:14

A l'annonce de la loi El Khomri, la disposition sur le plafonnement des indemnités de licenciement en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse ou de licenciement abusif déchaîne les passions.

A raison, car sous couvert de retirer les freins à l'embauche, elle permet en réalité de priver d'effet toutes les normes édictées depuis cinquante ans sur le licenciement sans cause réelle et sérieuse. Déjà introduite par la loi Macron, cette disposition avait été censurée par le Conseil constitutionnel en août 2015, mais pas dans son principe, les juges ayant simplement retoqué le texte car il créait une discrimination entre les salariés en fonction de l'effectif de l'entreprise.

Le gouvernement a retenu les leçons des juges constitutionnels en retirant le critère d'effectif et en établissant un barème sur la base de l'ancienneté du salarié.

Jusqu'à présent et pour un avenir très court, l'article L1235-3 du code du travail prévoit une indemnité de licenciement sans cause réelle et sérieuse en fonction du préjudice subi, avec un minimum de 6 mois de salaires pour les entreprises employant habituellement au moins 11 salariés et pour les salariés ayant plus de 2 ans d'ancienneté.

La réforme introduite par la loi Travail qui doit voir le jour en mars prochain plafonne ces indemnités en prévoyant un maximum de 3 mois de salaires pour les salariés de moins de deux années d'ancienneté, allant jusqu'à 15 mois de salaires pour ceux ayant au moins 20 ans d'ancienneté.

En clair, c'est toute la réglementation du licenciement sans cause réelle et sérieuse qui se voit ébranlée, car une entreprise, hors le cas d'une discrimination et d'un harcèlement pour lesquels le juge conserve son pouvoir d'évaluation total, pourra évaluer à l'avance le coût d'un salarié à évincer d'une entreprise, sans tenir compte du motif.

L'examen reste rapide car l'on espère que cette loi ne passera pas. Il faut manifester le mécontentement en empêchant cette disposition de passer par les moyens mis à notre disposition.

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27 janvier 2016 3 27 /01 /janvier /2016 20:38
Le référendum d'entreprise, une idée neuve ?

Dans la droite lignée du droit pour tout travailleur de participer par le biais de ses représentants "à la détermination collective des conditions de travail" (article 52, janvier 2016, "Définir les principes essentiels du droit du travail", rapport Badinter, article 8, préambule de la Constitution du 27 octobre 1946), la Ministre du travail vient d'annoncer sa volonté d'instaurer un référendum d'entreprise.


S'agissant des accords collectifs, le projet de loi viserait à permettre à des organisations syndicales ayant recueilli au moins 30 % des voix au premier tour des dernières élections professionnelles, de rendre obligatoire un accord collectif dans l'entreprise en soumettant ce dernier à référendum d'entreprise.

Cet accord recueillant plus de 50 % des voix des salariés recevrait force obligatoire, au même titre qu'un accord signé dans des conditions normales de validité (article L2232-12 du Code du travail, signature par au moins 30 % des syndicats représentatifs, et absence d'opposition de plus de 50 % d'entre eux).

Le référendum d'entreprise ne date pas d'hier


Les principales dispositions législatives ont eu recours au référendum d'entreprise lorsque l'on souhaitait mettre en place des dispositions novatrices en matière de négociation collective.

Cela a été le cas notamment lorsque le législateur, dans le cadre des dispositions "Fillon" du 4 mai 2004, a permis la signature d'un accord collectif par un salarié mandaté, ou encore a rendu possible à un accord d'entreprise de déroger aux dispositions de l'accord qui lui était supérieur.

Dans tous ces cas-là, la loi prévoyait un référendum d'entreprise pour sécuriser le mécanisme par une approbation majoritaire des salariés. Ce référendum d'entreprise visait, en effet, à valider un accord collectif par l'obtention d'une majorité de suffrages des salariés.

En d'autres termes, si l'accord ne recevait pas la majorité absolue (50 % + une voix), l'accord n'était pas valable. Le mécanisme du référendum d'entreprise avait-il été un succès à son époque ?

Le référendum d'entreprise prévu aujourd'hui

Le référendum d'entreprise qui s'annonce pour mars prochain reprend donc une formule existante. Tout d'abord, c'est un référendum d'entreprise d'initiative syndicale. Ensuite, il pourra être demandé s'il est formulé par des organisations syndicales ayant recueilli au moins 30 % des suffrages aux dernières élections, soit les conditions similaires exigées pour signer un accord collectif.

L'idée est de pouvoir sans doute éviter le blocage des syndicats représentant plus de 50 % des suffrages exprimés. Rappelons qu'un accord collectif peut recevoir l'opposition de plus de 50 % des syndicats représentatifs, ce qui annule la signature minoritaire.

Nous pourrions dire, d'une certaine manière, que le référendum est un moyen d'éviter le blocage permis par l'opposition.

Pourquoi mettre en place un référendum d'entreprise ?

Une raison simple serait de dire que c'est pour éviter les blocages et faciliter la négociation d'entreprise voulue par toutes les réformes, dont le premier pas de refonte du code du travail enclenché par le gouvernement en ce début de janvier se place en tête.

Une autre raison serait de vouloir faciliter le fait majoritaire souhaité par Jean-Denis Combrexelle dans son rapport de septembre dernier. Rapport qui préconisait " la généralisation du principe de l'accord majoritaire d'entreprise à compter de 2017" (proposition n°43, septembre 2015, "La négociation collective, le travail et l'emploi").

Une disposition transitoire jusqu'en 2017 ?

Si l'on en croit les années passées, le recours à un référendum a toujours été mis en place pour des dispositions expérimentales. Dans cette optique, le référendum d'entreprise serait une mesure transitoire pour passer de 30 % à 50 % afin qu'un accord soit valable en principe.

Ce serait en quelque sorte une mesure transitoire pour arriver à l'objectif voulu par le rapport Combrexelle soumis à la Ministre du travail.
Reste à savoir à quel type d'accord va s'appliquer ce référendum...

Affaire à suivre.

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